Un appel d’offre B2C à l’international peut s’avérer être un véritable casse-tête. Mal opéré il peut engendrer des frais colossaux. C’est pourquoi il est essentiel de savoir le préparer et de se poser les bonnes questions au moment de le lancer : quelles sont les étapes à respecter, les types d’acteurs à consulter, les meilleurs méthodes pour comparer les tarifs, les erreurs à éviter…
Accompagné de Mélanie PÉNAUD de Lacoste et Mylène GOSSET de Mélijoe.com, Matthieu ERLY de ColisConsult vous décris dans cet atelier les best practices afin d’obtenir les meilleurs offres de transport.
Matthieu ERLY – ColisConsult
Quels sont les enjeux d’un appel d’offre ? Pourquoi lancer un appel d’offre en e-commerce ?
- Obtenir des meilleures offres pour réduire ses coûts. La tarification du transport à l’international est problématique pour les sites e-commerce. Une motivation lorsqu’on lance un appel d’offre, c’est l’optique de réduire ses couts.
- Construire une offre de transport international cohérente. Avec l’idée d’une expérience utilisateur/client en e-commerce est de plus en plus déterminante, que la réussite du transport est essentielle pour un site internet. Trouver des solutions innovantes et performantes pour chacun des pays décernés est un enjeu déterminant pour le développement d’un site.
- Eviter les mauvaises surprises. Dérapage de budget, factures mal anticipées, problème de qualité de service/de délais/ passage en douane.
Témoignage de Mélanie PÉNAUD – Lacoste :
« Lacoste a pris le levier du digital il y a 2 ans avec des sites gérés localement. Stratégie de refonte du site et de réinternaliser certain pays, licences et distribution.
Premier appel d’offre sur le choix de transporteur, avec une renégociation car les volumes explosent depuis 2 années (au-delà de se que Lacoste à prévu). L’idée encore aujourd’hui c’est de tout remettre à plat avec l’aide de ColisConsult.
ColisConsult a déjà une phase d’analyse des données du passif. Regarder où est-ce qu’on se situe, décortiquer tous ces couts annexes. Lacoste livre dans 13 pays avec l’Espagne le mois dernier.
Avant de lancer son appel d’offre il faut d’abords comprendre son business actuel, comment il se répartie en termes de tranche de poids, départ des expéditions, les retours, etc. Etant assez flou, on ne sait pas par quel bout prendre les informations, les factures sont parfois un peu obscures, bref c’est compliqué.
Phase d’analyse : Lancement de l’appel d’offre avec un aller-retour de questions/réponses avec les transporteurs interrogés en attendant les offres avant la fin du mois.
Pourquoi ColisConsult ? Lacoste à un service achat qui s’occupe aussi de renégocier au global tous les contrats mais non spécialisés sur du transport. D’où l’importance de faire appel à Matthieu Erly afin de lancer ce projet ensemble et que je puisse être un support sur les aspects récupération de data, analyse, etc. »
Témoignage de Mylène GOSSET – Mélijoe.com
« Mélijoe.com est un pure player ayant commencé sur internet sans point de vente physique ayant pour objectif d’améliorer la rentabilité de l’entreprise. Les couts de transports pesaient pour beaucoup dans le compte de résultat, cela représentait 10% du chiffre d’affaire.
Pour information, Mélijoe.com expédie 103 000 colis par an dans 92 pays et ne refacture pas aux client les frais de transport. Le problème est que le client Russe n’est pas impacté par les frais de transport (car offert par Mélijoe.com) néanmoins ce dernier revient à 30 euros pour le site. Il y a donc une nécessité d’un panier moyen très élevé pour amortir. »
Avant l’appel d’offre

Matthieu ERLY – ColisConsult
Bien préparer un appel d’offre c’est quoi ?
Collecter toutes les données sur vos transporteurs c’est donc avoir une phase de collecte essentielle de statistiques et de factures sous format électronique. Ensuite bien prendre le temps d’analyser ces données et ensuite être capable de les synthétiser afin d’en extraire les informations les plus importantes.
« You can mesure it, you can manage it »
Bien comprendre comment ces expéditions se répartissent pays par pays en termes d’importance, de poids, de consommation. La répartition des suppléments est aussi importante, car comme pour tous les clients les suppléments du aux transporteurs sont déterminants, c’est essentiel de les décomposer.
Le montant moyen d’une surcharge carburant en juin 2017 avec un transporteur express international est de 16,75% minimum pour les leaders du marché tel que DHL et au-dessus des 19% chez ChronoPost et UPS ! Ce sont des suppléments qui peuvent se négocier mais cela montre bien qu’avec quelques suppléments on peut complètement faire exploser sont budget transport si on a mal anticipé ces suppléments.
Donc l’important c’est de bien tous les décomposer et comprendre quelle importance chacun a et pour être capable lors d’une comparaison avec un autre transporteur de pouvoir faire le distinguo.
Une autre analyse très importante, c’est la répartition par tranche de poids. Comprendre par transporteurs et par destination comment les poids se répartissent. Répartition assez inégale avec des points qui se concentre sur 1, 3 et 5 kilos. Cette répartition inégale est dû à une gamme d’emballage assez réduite et une facturation par les transporteurs sur du poids volumétrique. Phénomène classique car la majorité des transporteurs impliquent du poids volumétrique c’est-à-dire que le transporteur ne se base pas uniquement sur le poids du colis mais sur se qu’on appel du poids volumétrique soit un équivalent des dimensions transformé dans un poids. De ce fait, si on optimise mal les emballages cartons, on peut rapidement voir ses envoies facturés sur des tranches assez élevées.
Les transporteurs express tels que FedEx, DHL et UPS, appliquent systématiquement du poids volumétrique en France, en Europe et à l’international. Pour Colissimo et Chronopost c’est plus subtil, Colissimo va appliquer du poids volumétrique que sur la longue distance en aériens et Chronopost va en appliquer dès que c’est en aérien (donc pas en France, pas en Europe si c’est qu’en routier). Enfin, TNT n’a pas de poids volumétrique en France mais un poids volumétrique pénalisé en Europe avec un rapport de (RPV)4000 donc c’est un ratio plus pénalisant que les autres transporteurs.
Après avoir recueilli, condensé et analysé les données, ColisConsult va créer des matrices c’est-à-dire un résumer de la consommation de la typologie du client par segment, par catégories, par pays avec une répartition des envois par tranches de poids. L’objectif et de montrer aux transporteurs de manière simple et synthétique comment s’est structuré votre consommation de transport par tranche de poids, pays par pays.
Un transporteur express qui va facturer en poids volumétrique ne va pas coter sur 3 kilos mais sur 6 kilos car un carton de 3 kilos fera surement 6 kilos en poids volumétrique ce qui permet de comparer du poids réel chez certain et du poids volumétrique chez d’autre. C’est un élément déterminant dans la construction d’un appel d’offre.
Important : Bien donner toute la data aux transporteurs et que ces dernières soient faciles à comprendre. Rendre à travers la matrice, une bonne segmentation par métiers, par pays, par type de service, bien collecter les suppléments dans des onglets à part, bref, avoir un appel d’offre facile à structurer, facile à lire ce qui facilitera également la tache lors de la lecture et l’analyse des offres qui interviendras après.
Question : Est-ce que vous tenez compte des variabilités au mois ? Est-ce que cela a un impact ?
La réponse est oui bien évidement ! L’impact de la fin d’année et des soldes par exemple, qui est très important chez certains transporteurs. Ce que nous conseillons de faire c’est de donner un maximum de visibilité aux transporteurs dans des onglets dédié à ça dans l’appel d’offre sur les statistiques annuelles. Avoir des courbes de saisonnalité est important. Néanmoins l’objectif c’est d’avoir des offres qui s’appliquent toute l’année avec le même niveau de tarif.

Pendant l’appel d’offre
« Keep It Simple »
Le groupe GéoPost est un acteur incontournable, notamment avec sa marque Colissimo, très forte pour beaucoup d’E-Commerçants. L’alternative peut être éventuellement ColisPrivée. Il y a aussi Asendia spécialisé dans le petit colis (1/2 kilos maximum) en Europe avec des prix plus bas que ce que fait Colissimo. Cet acteur vient en réponse avec d’autres acteurs tels que B2C Europe, IMX, DHL Parcel qui font du « discount postale ». C’est de la réinjection postale, autrement dit, tous les colis des E-Commerçants livrés en Angleterre sont regroupés dans une plateforme logistique en France. Ces derniers sont ensuite exportés par camions pour arriver sur une autre plateforme logistique à Londres afin d’être dispatchés via un réseau de transport local.
Une approche très économique du transport international avec comme défaut d’être un peu plus lent en termes de délais contrairement à d’autres solutions. Mais sur une réflexion globale, cela peut être intéressant d’avoir ce type de contrat afin d’offrir du transport sur des petites commandes, quand les volumes le permettent.
Nous avons également des acteurs plus haut de gamme tels que FedEx, TNT, DHL, UPS ou France Express pour des choses plus volumineuses. Les acteurs du relais tels que UPS Access Point, GLS et DPD également (qui sont un mix entre de l’économique et de l’express). Ce sont les acteurs que ColisConsult conseillerait d’intégrer dans un appel d’offre.
Les thèmes à aborder :
- Les modalités de l’offre
- À partir de quand cela s’applique
- Pour combien de temps
- Quels sont les encadrements des hausses
- Les critères opérationnels
- Quelle sera l’agence qui va prendre en charge mes colis
- À quelle heure elle va ramasser mes colis
- Quelle est la capacité dont dispose cette agence
- Les suppléments
- Supplément carburant
- Livraison chez un particulier
- Information SMS
- Capacité de retours
- Reprogrammation de livraison
- L’emplacement du service client
- Est-ce que c’est un service client dédié
- Ou une plateforme low-cost dans un pays à bas coûts
La méthode de ColisConsult (appliquée chez Mélijoe.com ou Lacoste) c’est d’établir une liste de questions sur Excel, regroupées par thématiques, et d’inviter chaque transporteur à apporter leurs réponses, ce qui par la suite donne une bonne base de négociation avec des engagements précis de la part des acteurs.
Après l’appel d’offres :
Après avoir lancé les appels d’offres et reçu les offres, nous conseillons de laisser à minima 3 semaines (notamment avec UPS qui a du mal en ce moment à répondre rapidement). Au final, ce qui va être important se sera être de bien comparer et de comparer ce qui est comparable.
« You can’t compare an apple to an orange »
Il faut être capable de bien prendre en compte les aspects tarifaires etqualitatifs, les suppléments qui vont peut-être impacter la facture et de pouvoir établir une cartographie la plus précise possible.
À cette étape-là, nous allons gagner beaucoup de temps grâce à notre bonne préparation. Les transporteurs ont eux-mêmes remplient des trames qu’il faut maintenant copier/coller dans des tableaux afin d’avoir des comparatifs.
La visibilité du prix par pays :
Mylène GOSSET – Mélijoe.com
Nous rencontrions une problématique de coûts très importantes avec cependant la volonté de proposer un service premium. Nous sommes une marque de luxe, nous vendons des robes très chères pour petites filles, nous avons un panier moyen très élevé, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un colis qui arrive une semaine plus tard aux États-Unis ou 3 semaines plus tard en Russie.
Nous avons souhaité remettre les frais de port payants, en tant que client c’est toujours désagréable, mais quand on constate le prix à l’international, ce n’est pas possible d’être rentable tout en gardant des frais de port gratuits.
ColisConsult nous ont aidé à redéfinir combien nous coûtait un envoi moyen par pays ou par zones. Grâce à cela nous avons décidé d’appliquer ou non le prix total aux clients.
Matthieu ERLY – ColisConsult
Dans la durée :
Dans la suite de l’appel d’offre, même après avoir décidé du choix du/des transporteur(s) que vous allez implémenter, il faut quand même rester très attentif aux suivis.
- Surveillez tout sur vos factures
- Regarder le montant total de la facture
- Le comparer avec le mois précédent
- Le mettre en rapport avec le nombre de commandes qu’il y a eu sur le mois
- Regarder si cela à l’air cohérent
- Demandez les factures Excel à vos transporteurs puis les analyser pour voir s’il n’y a pas de dérapage
- Mettre en place des indicateurs de suivi mensuel par service
- Qualité de service
- Satisfaction client
- Garder un nombre restreint de transporteurs
- Ne pas faire beaucoup d’offre de transports, cela peut créer de la complexité
- Mieux vaut payer plus cher pour certain pays mais se dire « au moins j’ai un prestataire qui fait l’international express, l’autre qui fait de l’économique, un qui fais du relais, etc…«
Plus on va splitter ces volumes entre différents acteurs plus on va être en situation de faiblesse dans les négociations futures. En gardant un volume fort avec quelques acteurs concentrés, nous restons en position de force pour des négociations dans 1 ou 2 ans.
Expérience d’appel d’offre :
Mélanie PÉNAUD – Lacoste
Nous en sommes à la phase ou l’appel d’offre est lancé, nous avons pu grâce à ColisConsult nous rendre compte que 2 de nos transporteurs n’appliquaient pas soit la bonne grille tarifaire qui a été renégociée l’année précédente, soit un palier « décalé » qui n’était pas appliqué (ce qui représente plusieurs milliers d’euros). Cela permet donc aussi de régulariser la situation actuelle avant de mettre en place un nouveau format de transport.
Mylène GOSSET – Mélijoe.com
Pour rebondir sur ce qu’a dit Matthieu Erly concernant la volonté de réaliser l’appel seule, je me suis moi aussi dit « je vais le faire moi-même, je vais appeler les transporteurs, je vais négocier, leurs dire que je vais faire tant l’année prochaine, proposez-moi le meilleur tarif » j’ai essayer mais cela n’a pas vraiment fonctionné.
ColisConsult nous ont aidé à négocier des tarifs vraiment plus intéressants et aussi à revoir la tarification client.

Question : Est-ce que vous jouez parfois sur le plan de transport ? Par exemple : J’ai un entrepôt à Aix-En-Provence un autre à Paris, j’ai des expéditions qui dans tous les pays européens. Est-ce que je dois faire en sorte que les colis pour l’Allemagne de Paris seulement ou de Aix-en-Provence aussi ?
Matthieu ERLY – ColisConsult
C’est une problématique qu’on ne retrouve pas uniquement en B2C mais également en B2B. Typiquement, nous avons un client avec qui nous avons travaillé il y a quelques années, il produit dans le sud de la France, remonte tout à Paris pour ensuite tout redistribuer sur la France. Il se trouve pourtant que le sud est une région sur laquelle il a le plus de clients !
ColisConsult va pouvoir aider sur l’impact que vont avoir des réorganisations, sur des réflexions concernant des négociations futures avec les transporteurs. Les prix en petit colis sont « toute France » mais cela ne veut pas dire qu’un transporteur va analyser votre profil et/ou votre rentabilité en tenant compte des distances qui sont effectuées. Même si cela ne se voit pas à courts termes dans les grilles tarifaires, à un moment le transporteur va s’en apercevoir et cela va être pris en compte dans la futur renégociation de tarification.
Il faut jouer toutes les cartes sur tables et pouvoir étudier le plus précisément possible l’impact que pourrait avoir une décentralisation ou un éclatement des stocks avec cette logique de rapprochement des produits et des clients. C’est un sujet d’avenir, notamment à cause de la hausse du prix du carburant ou des nombreuses contraintes environnementales.
Question pour Mylène Gosset : Quel était l’impact sur les clients du changement de tarification ? Est-ce que cela à améliorer d’autres aspects opérationnels chez vous ? De combien avez-vous pu baisser vos coûts de transport ?
Matthieu ERLY – ColisConsult
Nous avons eu un peu peur au début de perdre des clients, de voir beaucoup d’abandons de panier. Finalement il n’y a pas eu d’augmentation significative d’abandon de panie suite à l’augmentation. Grâce à ColisConsult nous avons pu ensuite re-évaluer les tarifs.
Je pense que c’est aussi une question de panier moyen (plutôt élevé chez Mélijoe.com), quand une cliente dépense 1500€, 15€ de livraison ne représente pas un frein.
Pour l’opérationnel, avant nous faisions appel à deux transporteurs, maintenant plus qu’un. Les débuts étaient compliqués surtout niveau logistique notamment pour réadapter les étiquettes. Concernant nos coûts de transport, nous avons réussis à les réduire de 20%. »
Question : Comment avez-vous travaillé en interne, en équipe avec la logistique, le marketing ? Comment vous êtes-êtes laissée convaincre de l’intérêt de revoir tout cela ?
Mylène GOSSET – Mélijoe.com
À mon arrivé, j’avais un objectif de rentabilité. Nous avons analysé les abandons de panier, le taux de conversion, toutes ces choses-là, sans constater de changement. Mais quand on constate que les coûts de transport représentent 10% du chiffre d’affaire de la société, cela pose question ! C’est compliqué quand on vend à l’international surtout pour la Russie, les États-Unis ou l’Australie, ce sont des destinations qui coûtent très chères et où même s’il on négocie, même s’il on a de supers consultants qui nous ont négocié les meilleurs tarifs, on ne peut pas livrer pour moins de 10€. De ce fait, il est apparu nécessaire de refacturer au client.
C’est important que toute l’équipe soit tenue au courant dans ces cas là. En l’occurrence, c’est avec la fondatrice, le service marketing ainsi que le service client que les décisions ont été prises. Cela dépend également des tailles d’entreprises. Chez Mélijoe, nous sommes une petite quarantaine, il y a donc moins de contraintes à prendre en compte.
Mélanie PÉNAUD – Lacoste
Sur l’organisation et sur l’opération logistique, j’ai déjà en charge tous les aspects de PNL, du suivi de coûts de transport global ainsi que tous les coûts afférents au e-commerce. Du coup je travaille étroitement avec le contrôle de gestion, le directeur e-commerce et les achats. Nous faisons déjà payer une partie des frais de port (qui ne couvre pas tous nos coûts) et nous offrons les frais de livraison en standard à partir de 80€ et ensuite pour le reste c’est à partir de 180€.
Sur Lacoste.com, nous avons des paniers moyens qui sont aux alentours des 150€, sans avoir beaucoup de pièces par commande. Nous avons donc cette politique de faire quand même payer la livraison express ou standard et de la rendre gratuite en magasin via notre réseau de boutique. Ça peut être au cas-par-cas, par exemple baisser ou offrir le standard durant les soldes. Je réalise un benchmark sur ce que cela nous coûte versus ce qu’on refacture aux clients sur les poids moyens de nos colis.
Question : Est-ce que vous avez pu retravailler le packaging en fonction du poids volumétrique ? Est-ce qu’il y a eu un travail de réflexion et de remise à plat ?
Mélanie PÉNAUD – Lacoste
Chez Lacoste il y a eu un travail qui a été fait avec le marketing et la communication sur le packaging pour offrir une expérience premium au client. Nous avons réfléchis pour qu’elle soit la plus homogène possible entre les magasins et le e-commerce, peu importe le pays dans lequel le client se trouve.
Les colis sont de très bonnes qualité, nous avons cinq tailles différentes à la fois très solides, faciles à ouvrir et avec un intérieur à l’image de Lacoste (avec notre logo). Nous avons aussi des boites cadeaux plus onéreuses et que l’on offre aux clients. Tout cela ne changera pas puisqu’il faut que les emballages rentrent dans les cartons, donc la problématique c’est d’avoir le bon stock de cartons disponibles pour exporter nos commandes. À mon arrivée, il y a eu des problèmes de rupture sur les deux tailles de cartons les plus utilisées. Nous avons une croissance à deux chiffres et le buffer qui avait été pris en compte dans l’achat des cartons n’était pas suffisant, donc au final nous avons commencé à utiliser des cartons plus grands. En termes d’expérience client ce n’est pas ce qu’il se faisait de mieux et avec le poids volumétrique – en travaillant avec DHL sur l’international – tout de suite ça flambe ! D’autant plus que nos cartons sont utilisables pour les retours (via une languette autocollante), du coup le poids volumétrique s’applique à l’aller comme au retour.
Le travail que l’on va faire avant tout c’est de bien anticiper nos volumes de cartons pour être sûr d’avoir la bonne taille et travailler également sur la partie B2B et B2C, car nous avons un réseau de magasins. Nous sommes également en train de travailler sur un gros projet afin de voir comment nous pouvons mutualiser nos expéditions boutique « réappro » et e-commerce.
Question : Est-ce qu’il existe des outils pour contrôler les factures des transporteurs (qu’on peut automatiser) ?
Matthieu ERLY – ColisConsult
Oui, il y a des outils de contrôle de facturation, ITinSell fait partie des solutions qui permettent de traquer les retards afin d’obtenir des remboursements, il y a des enjeux de paramétrage en amont qui sont assez important. Je pense que l’automatisation est l’étape ultime (surtout lorsqu’on a des gros volumes) dans laquelle il faut aller. J’inviterai toutes les entreprises avec Excel de faire l’analyse qui permet déjà de trouver environs 90% des disfonctionnements voir d’en identifier certain que l’automatisation ne pourrait peut-être pas voir. Il y a donc un travail humain qui nécessite une expertise qui va permette de faire des rapprochements entre les subtilités qu’il y a dans les contrats ou dans des e-mails qui ont étaient envoyer à un moment donné par les transporteurs qui parlaient d’exemption mais qui ne sont pas respectées.
Question : Comment gérez-vous les cas de grande ampleur ?
Matthieu ERLY – ColisConsult
Nous réalisons des tableaux très succins que les transporteurs remplissent eux-mêmes lors des appels d’offres. Pour le contrôle de facturation, ce n’est pas au client de le faire, c’est nous, ColisConsult qui le faisons.
Nous avons beaucoup d’expérience avec les contraintes « qu’imposent » les transporteurs comme UPS, DHL. Ils ont des formats assez abscons avec un certain nombre de subtilités. Il faut essayer de mettre à plat la consommation du client. Après l’étape de collecte et d’analyse, il faut transposer le tout sous forme de graphique/cartes/tableaux assez visuels pour que tout cela soit le plus compréhensible possible pour le client. L’idée c’est qu’il faut que les informations sautent aux yeux du client, de ColisConsult (car il faut qu’on pilote les appels d’offres) et à ceux des transporteurs car il est important de marketer l’appel d’offre et le trafic du client. Donner envie aux transporteurs de traiter le trafic du client parce qu’il lui parait clair et synthétique et que les informations importantes lui paraissent clair, lui saute aux yeux.
Question : Où commence et où se termine une prestation ColisConsult ?
Matthieu ERLY – ColisConsult
Un accompagnement du début jusqu’à la fin ! Nous avons besoin de sollicité le client en amont mais également d’être mandaté auprès de ses transporteurs pour que nous ayons la légitimité de demander des données. Parfois les clients le font pour nous.
L’idée est que nous accompagnons le client dans toutes les étapes. De la collecte et l’analyse d’informations à la gestion de l’appel d’offre jusqu’à l’analyse des offres et l’aide à la décision (décision finale prise par le client) en finissant par l’accompagnement dans l’implémentation et dans le suivi des factures pour vérifier la conformité des tarifs sur la durée.
Nous sommes uniquement payés au résultat, en fonction des économies réalisées par les clients, donc cela s’applique sur toute la durée du contrat, nous vérifions mensuellement et trimestriellement les niveaux d’économie qui sont réalisées par les clients. Un process assez simple car ce sont les transporteurs qui nous envois les statistiques, que l’on analyse et qui vont nous permettre de faire régulièrement des rapports aux clients sur sa consommation et les économies réalisées.
Je prends l’exemple de Vestiaire Collective avec qui nous avons travaillé il y a deux ans, (un dossier sur lequel nous avons un peu d’historique), nous avons sollicité au-delà de la mission après car ils avaient des besoins complémentaires dans du reporting un peu plus personnalisé et dans des analyses sur l’impact du poids volumétrique sur l’international. Nous avons donc vendu au-delà de la mission d’appel d’offre, une mission de formation de nouvelles personnes sur des outils d’analyse de consommation.
Question : Est-ce que vous prenez en compte les opérateurs postaux locaux (tel que Correos, BePost) ? Et que pensez-vous du panel de solutions qu’ils peuvent proposer dans leur propre pays par rapport à des acteurs comme DHL Global Parcel ou Colissimo ?
Matthieu ERLY – ColisConsult
Tout va dépendre des volumes concernés. Le mode opératoires de ces opérateurs postaux c’est de venir collecter et de réinjecter sur leur plateforme dans leur pays, donc ils peuvent mutualiser avec d’autre clients. Mais l’idée c’est que pour justifier économiquement l’intérêt de ces offres il faut avoir des volumes vraiment importants sur chacune des destinations, plusieurs palettes de colis par jour.
Les solutions d’injecteur postale ayant des contrats avec ces différentes postes mais qui viennent faire un enlèvement et vont injecter à BPost, à Correos dans différents pays s’avère intéressant pour des clients de taille intermédiaire mais qui n’ont peut-être pas des volumes colossaux. C’est toujours un équilibre entre le nombre de prestataires, les enjeux économiques qu’il y a derrière et la volonté de multiplier les prestataires avec les risques de gestion un peu complexes.
Question : Lorsque l’on expédie aux États-Unis, vaut-il mieux utiliser un prestataire comme BorderLinx pour le traitement des Duttys ou vaut-il mieux internaliser cette fonction qui coûte quand même autour des 5€ ?
Matthieu ERLY – ColisConsult
Borderlinx ne se positionne pas uniquement comme un prestataire de vente de transports, c’est presque une solution informatique. Ce sont des solutions qui méritent d’être explorées. Nous avons eu avec Mélijoe.com un cas intéressant car les États-Unis, c’est une destination très importante et nous n’avons pas eu besoin de prendre un prestataire spécialisé.
Les transporteurs express sont sur du pack « earless », ils ont la capacité à dématérialiser les factures ce qui permet de gagner du temps d’envoi des informations de facturation douane avant même que le colis parte.
N’est-il pas important de connaitre en amont les droits de douane américains, afin de l’intégrer dans le prix de vente sur le site ?
Matthieu ERLY – ColisConsult
Nous avons beaucoup travailler avec Vestiaire Collective à ce sujet-là pour pouvoir fournir une indication aux clients de l’impact que pourraient avoir les droits de douanes. L’important c’est d’éviter à tout prix que le client dans le pays de destination se retrouve à payer des frais de douane pour récupérer la marchandise.
Donc oui ça fait partie des nombreux sujets douanier qui mérite réflexion et des choix d’arbitrage à faire de la part des entreprises qui peuvent dire « même s’il y a des surcoûts, je les prends à ma charge car je souhaite simplifier l’expérience utilisateur dans chaque pays quitte à renier sur mes marges en prenant les frais de douanes. »
Mais les nomenclatures changent, on travail avec un grand groupe de luxe qui exportent des plumes, des cuirs particuliers et pour les douanes c’est un réel casse-tête surtout aux Etats-Unis et en Russie.
Retrouver l’expertise ColisConsult sur leur site web.